2ème réunion de négociation NAO 2022 / 2023
La deuxième réunion concernant l’exercice de NAO 2022/2023 a eu lieu le 18 octobre 2022.
La direction a fait sa première proposition :
– Une enveloppe de 5% d’augmentation avec AG+AI,
– Pas de précision à ce stade sur la répartition entre AG et AI,
– Refus de l’intégration des cadres MN dans l’exercice de la NAO.
Ne nous le cachons pas, cela reste très insuffisant.
De notre côté, nous défendons depuis la première réunion :
# Une AG pour TOUS (y compris cadres MN),- Un montant d’AG permettant de s’assurer qu’aucun salarié ne gagnera moins en 2023 qu’en 2022 par l’effet de l’inflation,
# Un montant d’AI complémentaire à l’AG.
Nous avons ajouté à cette deuxième réunion la volonté de définir une règle de révision annuelle
automatique des forfaits divers, en fonction de l’inflation.
La plupart des forfaits sont rognés chaque année par l’inflation. Cette situation n’est plus acceptable.
Il est important pour nous de vous expliquer l’enjeu de l’augmentation des salaires pour TOUS.
Tout d’abord quelques éléments de repère sur l’année 2022 :
# L’inflation à fin septembre est de 5.6%,
Rappelons que sans les mesures de bouclier tarifaire déployées par le gouvernement, l’inflation serait
actuellement beaucoup plus importante. Cela amène deux remarques : jusqu’à quand cela va-t-il
durer ? Quel impact futur sur les impôts pour des mesures estimées sur la seule année 2022 à
quasiment 20 milliards d’euros ?!
# Le SMIC a augmenté de 5.63% (revalorisé cinq fois depuis janvier 2021).
# Le plafond de la sécurité sociale a augmenté de 6.94%.
L’année prochaine la crise de l’énergie sera toujours présente :
# Le prix régulé de l’électricité va augmenter en janvier de 15% (après avoir augmenté de 4% en 2022),
de même pour le prix du gaz.
# Les entreprises sont soumises à des niveaux de prix de l’électricité et du gaz record pour 2023. Il en
va de même pour les collectivités, qui sont obligées d’acheter leur énergie sur le marché de gros. Il
en résultera très probablement une continuation de la hausse des prix et une inexorable hausse des
impôts locaux.
Bref, 2023 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices que 2022.
Il faut donc prendre ces éléments en compte dans le montant de l’enveloppe négociée lors de cet exercice.
Enfin, un dernier point qui a selon nous toute son importance et qui légitime à lui seul nos revendications sur les hausses de salaire :
La hausse des salaires est une mesure d’efficacité économique.
Il faut comprendre la structure de l’inflation que nous connaissons. Il n’est pas ici question de surchauffe de la demande versus l’offre : la croissance est quasi nulle, nous sommes dans une période de stagflation (une croissance économique nulle ou faible accompagnée d’une forte augmentation des prix).
Elle ne s’explique donc pas par trop de consommation. L’inflation actuelle est liée aux tensions sur les marchés de l’énergie, c’est donc une inflation de marché. Selon nous l’argument du risque d’augmentation des prix qui causerait une boucle « augmentation des prix/salaires » n’est pas recevable.
Quel est alors l’intérêt économique d’augmenter les salaires ?
Chaque euro versé à un salarié contribue à nourrir le moteur de notre consommation intérieure, dont le PIB de la France dépend largement. Chaque euro non versé à un salarié et distribué aux actionnaires, échappe donc pour grande part à l’économie nationale (rappelons à ce titre que 65% de l’actionnariat de VINCI est composé de capitaux étrangers).
Il est donc LEGITIME que nous défendions collectivement les augmentations de salaire.