Risques psycho sociaux
La CFE CGC s’engage

Nous travaillons depuis des semaines, sur un dossier concernant la prévention des RPS.
Ce document, que vous trouverez ci-dessous, nous permet de partager avec vous un constat et dresse des propositions concrètes pour que l’entreprise se saisisse véritablement du sujet.
Nous nous sommes nourris de nos expériences terrain de façon à ce qu’il soit le plus concret possible.
N’hésitez pas à nous faire des retours sur le contenu du document de façon à continuer à alimenter la réflexion et le cas échéant amender nos propositions.
Votre équipe CFE CGC
| RPS, pour une politique prévention ambitieuse ! Parmi les combats que nous voulons mener, celui de la prévention des RPS est essentiel pour notre organisation syndicale. Les salariés qui viennent nous voir lorsqu’ils sont totalement démunis, placent en nous un espoir énorme. Ils déposent leurs souffrances sur nos épaules. Ils nous donnent leur confiance. Mais quand ils nous contactent, les conséquences de ces souffrances ont déjà faits des dégâts psychiques et physiques. Ce que nous voulons c’est PREVENIR ces situations pour permettre à chaque salarié de venir travailler dans les meilleures conditions et s’épanouir dans l’entreprise dans un contexte respectueux et bienveillant. Les RPS, qu’est-ce que c’est ? L’INRS (Institut National de la Recherche et de la Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) les définit comme suit : Les risques psychosociaux (RPS) correspondent à des situations de travail où sont présents, combinés ou non : du stress : déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ; des violences internes commises au sein de l’entreprise par des salariés : harcèlement moral ou sexuel, conflits exacerbés entre des personnes ou entre des équipes ; des violences externes commises sur des salariés par des personnes externes à l’entreprise (insultes, menaces, agressions…). Ce sont des risques qui peuvent être induits par l’activité elle-même ou générés par l’organisation et les relations de travail. L’exposition à ces situations de travail peut avoir des conséquences sur la santé des salariés, notamment en termes de maladies cardio-vasculaires, de troubles musculosquelettiques, de troubles anxio-dépressifs, d’épuisement professionnel, voire de suicide. Les risques psychosociaux sont souvent imbriqués. Ils peuvent avoir des origines communes (surcharge de travail, manque de clarté dans le partage des tâches, modes de management…). Ces risques peuvent interagir entre eux : ainsi le stress au travail peut favoriser l’apparition de violences entre les salariés qui, à leur tour, augmentent le stress dans l’entreprise. Toute la difficulté réside dans le fait de mettre à jour le processus à l’œuvre, celui qui génère ces situations de risque. Il est souvent invisible. Nous le voyons donc, c’est un sujet complexe, c’est pourquoi il est plus que temps d’agir. Est-il nécessaire de le rappeler, l’entreprise a des obligations sur le sujet, stipulées dans l’article L4121-1 du code du travail : L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : – 1. Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l’article L. 4161-1 ; – 2.Des actions d’information et de formation ; – 3. La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes. L’employeur est bien tenu de protéger la santé mentale des salariés ! Pour ce faire, comment faire l’impasse sur une véritable démarche de prévention des RPS ? Notre démarche sur le sujet se veut constructive, pour permettre de s’emparer réellement du sujet et le faire avancer concrètement. Face à ces risques, que faire ? Communiquer Que l’entreprise lance une vaste campagne de communication envers les salariés sur le sujet. L’objectif : montrer qu’elle a conscience que des situations peuvent se produire, aider les salariés à les identifier et à en parler. Trop de salariés vivent des situations de ce type et n’arrivent pas à mettre les mots dessus. Le salarié a parfois l’impression de partir en guerre et de mener un combat. Aussi, il peut se sentir en difficulté, être impressionné et ne pas les remonter. Derrière une souffrance, il y a de l’humain en jeu, des craintes, des émotions. Aider les salariés à mettre des mots, à reconnaitre des situations qu’ils vivent de façon directe ou dont ils sont témoins, ne peut qu’aider. Communiquer sur le sujet serait un signal immense envoyé par l’entreprise « Nous voulons agir ! ». D’autre part, que l’entreprise, communique directement auprès des salariés pour dire : face à une de ces situations, prenez contact avec votre service RH et/ou un de vos représentants syndicaux, serait une reconnaissance du travail de collaboration qui existe sur ce sujet. L’idée est bien de travailler main dans la main et non les uns contre les autres. Nous proposons donc un cycle dédié sous le signe de la prévention des RPS. A l’image de ce qui a pu être fait sur d’autres sujets : – 14h pile – ¼ sécurité – Journée dédiée – Affichages – Etc… Il faut faire feu de tout bois pour mettre ce sujet sur le devant de la scène. Renforcer le travail avec les OS Les représentants du personnel que nous sommes, jouent un rôle important dans la prévention ou l’alerte sur les situations de souffrance dont nous sommes bien souvent les dépositaires ou les témoins. Il est essentiel que les salariés soient écoutés, soutenus, en confiance pour se livrer. Ce n’est qu’en travaillant dans la confiance, aussi bien avec les salariés qu’avec la direction, que nous arriverons à avancer de façon efficace sur la prévention des RPS. Nous insistons sur ce point, non pas pour nous mettre en valeur, mais car nous sommes convaincus que le lien de subordination est un frein majeur à la remontée de beaucoup de situations. L’intermédiation d’une organisation syndicale, dans la volonté d’écouter/évaluer/conseiller, est très importante pour mettre chaque personne en confiance. Dans une volonté de vigilance commune, quelques pistes : Pourquoi ne pas instaurer un point spécifique mensuel entre la RH et les DSR des établissements. Point pendant lequel il serait échangé, en petit comité, en toute confiance, les points d’alerte, de vigilance détectés par l’un ou l’autre. Mettre en place des « référents RPS » sur chaque établissement Détecter les signaux faibles Il faut commencer par un point simple, mieux exploiter les entretiens professionnels. Quelques pistes : – Rajouter dans la catégorie ORGANISATION ET CHARGE DE TRAVAIL et EQUILIBRE VIE PROFESSIONNELLE / VIE PRIVEE, au-delà du commentaire, des cases d’appréciation. Ainsi RH pourrait regarder de près toutes les situations « dégradées ». – Compiler les appréciations globales : recevoir les salariés en situation d’évaluation « insuffisant » pour comprendre leur point de vue. – Rajouter une coche permettant au salarié d’indiquer qu’il n’est pas d’accord avec le contenu de son EP. – Tracer systématiquement en AT bénin les situations de pleurs sur le lieu de travail. Que celles-ci donnent lieu à un « debrief » avec RH + les organisations syndicales. Tout doit être fait pour détecter au plus vite et intervenir sur les situations à risque. Former les managers Il est indispensable, pour toute personne accédant à des fonctions de management, de suivre une formation spécifique sur le sujet des RPS. C’est un sujet majeur, qui doit être absolument mis en avant prioritairement pour tous les managers. En conclusion, nous nous engageons avec la volonté de faire enfin avancer le sujet des RPS, pour lancer une vraie démarche de prévention. Tout cela doit passer par de nouvelles formes de dialogue social fondées sur la transparence, la confiance et l’écoute mutuelle. Lorsqu’on libère la parole en mettant des actions spécifiques en place, on peut réussir. Votre équipe CFE CGC |
